Les morts pour la France de Pugey entre 1914 et 1918

Les monuments aux morts communaux 

Presque toutes les communes françaises ont érigé un monument aux morts dans la décennie qui a suivi la fin du premier conflit mondial. Le but de ces édifices est d’honorer la mémoire de nos soldats « morts pour la France « . On notera que les départements d’Alsace et la Moselle ont choisi la formule « morts à la guerre » du fait de leur appartenance à l’empire allemand entre 1871 et 1918. 

Les monuments communaux ont ensuite accueilli, le cas échéant, les noms des victimes de conflits plus récents à commencer par celles de la seconde guerre mondiale.

L’inscription d’un nom se justifie pleinement lorsque le défunt, décédé au cours d’une guerre ou d’opérations assimilées à des campagnes de guerre, est titulaire de la mention « mort pour la France », et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée. Concernant 1914-1918, le Souvenir français a noté que, parmi les militaires qui n’habitaient pas sur leur lieu de naissance au moment de leur mobilisation, certains ont été inscrits sur les deux monuments (naissance et domicile). 

Le monument aux morts de Pugey

Pugey fait partie des 30 000 premières communes à avoir édifié, entre 1918 et 1925, leur monument aux morts. Moyennant le respect des règles de construction, l’État accorda les subventions indispensables à la réalisation de l’ouvrage. 

Celui-ci est d’abord implanté en 1923 près du carrefour des routes de Levier et de la Maltournée.

Il est composé d’un obélisque en pierre surmonté d’une statuette en fonte connue sous le nom de  » petit soldat de la grande guerre « . Sur son socle est gravé  » ON NE PASSE PAS »  reprise de  » Verdun ! On ne passe pas », qui et le titre d’un chant patriotique de 1916 glorifiant la défense héroïque du front. Cette représentation de poilu, fabriquée en série, est due au sculpteur Jacques Pourquet. Sur la face avant de l’obélisque, décorée de la croix de guerre et d’une palme symbole de victoire et de sacrifice, figure sous une croix chrétienne la mention :  » LA COMMUNE DE PUGEY A SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918″.

Au début des années 1990, le monument est transféré à l’emplacement qu’il occupe aujourd’hui face à l’école.

Morts pour la France de Pugey

Le piédestal du monument porte les noms de dix soldats dans l’ordre chronologique des années de décès. Il faut savoir que ce sont les prénoms usuels qui figurent (à cette époque, c’était rarement les premiers), et qu’un seul d’entres eux était gradé.

10 novembre 2018 / Y. Favory

CHARPY Joseph 1914

VUILLEMIN Emile1914

BUTTET Alphonse 1914

BUTTET Albert 1915

LHOMME Ferdinand 1915

GILLARD Louis 1915

VAUFREY Henri Sergent 1916

LEONARD Armand 1917

NICOLAS Albert 1918

LEONARD Maurice 1918

Remarques :

-Les poilus de Pugey avaient, à leur mort, entre 22 et 41 ans. L’examen de leurs fiches individuelles, possible sur Internet via le site  » Mémoire des Hommes « , permet d’apprendre que six d’entre-eux ont été  » tués à l’ennemi « , deux ont été blessés mortellement, un a disparu et un est décédé de maladie à son domicile. Leurs régiments et lieux de décès sont également indiqués. 

-Seul Henri VAUFREY est né à PUGEY

-Alphonse et Albert BUTTET figurent également sur la liste des morts du monument de BESANCON et Henri VAUFREY sur celui de Morteau

-Le Souvenir français du Doubs a identifié deux Pugelots de naissance sur d’autres monuments : Jules DEPIERRE à EMAGNY et Jules NICOD à CHENECEY-BUILLON.

-L’Arguelien de naissance Auguste VUILLEMAIN figure sur le monument de Vorges-les-Pins avec le patronyme VUILLEMIN.

Nota : Le nom de poilu,attribué aux soldats français du premier conflit mondial, est argotique. Apparu au XIXème siècle, il qualifie un militaire endurant et courageux, mais ne portant pas forcément la barbe (incompatible avec le port du masque à gaz). Confrontés à la violence des combats et à la dureté des conditions de vie dans les tranchées, les soldats de 14-18 ne pouvaient qu’acquérir ces vertus.

Cimetière communal

Seuls les corps de cinq des dix poilus du monument de Pugey sont inhumés au cimetière communal. Il s’agit d’Albert NICOLAS (caveau familial), d’Armand LEONARD qui est inhumé dans une tombe individuelle du carré militaire, alors que Joseph CHARPY, Alphonse BUTTET et Maurice LEONARD sont dans une tombe collective avec Camille et Francis GUINCHARD dont la famille est originaire de Pugey et qui figurent respectivement sur les monuments de GRANDFONTAINE et TORPES.

En observant les sépultures, on remarque que Joseph CHARPY est inscrit avec son premier prénom : Louis et que l’on a dû attribuer par erreur le prénom Armand à Maurice LEONARD sur la tombe collective.

Par ailleurs, le souvenir de deux autres soldats est honoré par une plaque « à la mémoire de… » posée sur leurs caveaux familiaux. Il s’agit de Ferdinand LHOMME, le cinquième poilu du monument et du Larnodien Gustave LIGIER.

Le monument aux morts permet de rappeler durablement aux générations actuelles et à venir les noms de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour défendre la Patrie.

La devise duSouvenir français résume bien notre gratitude : À nous le souvenir, à eux l’éternité !

10 novembre 2018 / Y. Favory

Guy MOLLARET

Annexe: liens vers fiches des morts pour la France du site du Ministère de la défense.

Joseph Charpyné à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey ; cimetière de Pugey

Emile Vuillemin  né à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey

Alphonse Buttet  né à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey et Besançon ; cimetière de Pugey

Albert Buttet  né à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey et Besançon

Ferdinand Lhomme  né à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey ; cimetière de Pugey (plaque)

Louis Gillard  né à Pugey ; sur M.A.M.. de Pugey

Henri Vaufrey  né à Morteau ; sur M.A.M. de Pugey et Morteau ; nécropole nationale d’Esnes en Argonne (55)

Armand Léonardné à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey ; cimetière de Pugey

Maurice Léonard  né à Pugey ; sur M.A.M. de Pugey ; cimetière de Pugey

Jules Depierre  né à Pugey ; sur M.A.M.d’Emagny ; nécropole nationale la Cote-80, Etinehem (80)

Jules Nicod né à Pugey ; sur M.A.M. de Chenecey-Buillon

Francis Guinchard  né à Arc-sous-Cicon ; sur M.A.M. de Torpes ; cimetière de Pugey

Camille Guinchard né à Lièvremont ; sur M.A.M. de Grandfontaine ; cimetière de Pugey

Gustave Ligier né à Larnod ; sur M.AM. de Larnod ; cimetière de Pugey (plaque) 

Auguste Vuillemain  né à Arguel (les Chevrotons) ; sur M.A.M.de Vorges-les-Pins